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L’Orchestre de Bretagne et la conquête Dumont à Gaveau

L’Orchestre de Bretagne et la conquête Dumont à Gaveau

Les parisiens ont le rare privilège d’avoir un large choix de salles de concerts mais un programme 100% Mozart n’est curieusement pas chose si fréquente. Aussi, lorsque l’Orchestre Symphonique de Bretagne débarque à Paris avec dans ses filets un pianiste de la trempe de François Dumont pour deux concertos du divin compositeur, le public se déplace. Ce 19 avril 2017, la Salle Gaveau a accueilli de nombreux mélomanes pour entendre les concertos pour piano Nos. 17 et 23 ainsi que la très belle aria pour soprano, « Ch’io mi scordi di te ».

© Jean-Baptiste Millot

Avec les nombreux prix remportés ici ou là, notamment le prestigieux Concours Chopin 2010 de Varsovie (la fameuse année de Yulianna Avdeeva, Ingolf Wunder, Lukas Geniusas et Daniil Trifonov !) comme ses colistiers, François Dumont mène une belle carrière mais sans toutefois occuper pleinement la place qu’il mérite. La réussite du concert reposait sur les épaules du pianiste français à la fois chef et soliste. L’intimité de Gaveau a permis d’apprécier un Mozart classique même si au neuvième rang d’orchestre, le piano était parfois noyé dans une acoustique étonnamment moins favorable pour l’instrument. La délicatesse du touché et les notes perlées ont fait particulièrement merveille dans les mouvements rapides des deux concertos.

Dans l’andante du No. 17 K. 453 en sol mineur, l’interprète a su distiller un parfum de douce mélancolie tout en retenue, avec une certaine distance. Peut-être manque-t-il un rien d’abandon pour que l’émotion gagne complètement dans le célèbre adagio du concerto No. 23 K. 488 ? Une réelle déception en revanche est venue avec la pourtant charmante soprano irlandaise Helen Kearns, usant de trop d’afféteries dans l’aria K. 505 « Ch’io mi scordi di te ». Le manque d’homogénéité du timbre et l’absence d’assise dans les graves auront fini par détourner de la voix au profit du piano qui lui, s’est fait espiègle et beaucoup plus parlant.

L’Orchestre de Bretagne : un compagnon de route bienveillant

La soprano puis le pianiste nous ont offert chacun un bis. Une balade irlandaise pour elle avec de jolies nuances et pour lui, un superbe nocturne de Chopin où le temps est resté comme suspendu. L’Orchestre Symphonique de Bretagne composé ici d’une trentaine de musiciens comme il se doit, a été un compagnon de route attentif et bienveillant. En introduction dans une sympathique allocution, le directeur de l’ensemble Marc Feldman a dit la joie de revenir à Paris après une longue absence et a annoncé le beau projet d’une intégrale des concertos de Mozart avec François Dumont, pianiste plus que jamais à suivre...  

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