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Graun Bach Telemann - Wer ist der, so von Edom kömmt

Graun Bach Telemann - Wer ist der, so von Edom kömmt

Sortie le 19 mars 2021 sous le label Glossa

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Les mélomanes ont maintenant pris l’habitude de suivre de près les sorties discographiques de György Vashegyi. Le label Accent se réserve une partie symphonique avec un passionnant cycle Haydn en cours tandis que le chef réserve au label Glossa la plupart de ses enregistrements vocaux. Dans ses colonnes, il a souvent été dit tout le bien que l’on pensait de ce dix-huitièmiste exceptionnel qui s’est spécialisé dans la musique baroque française mais Vashegyi n’a pas qu’une corde à son arc. Avec cette nouvelle parution, il dirige une œuvre de musique religieuse allemande, répertoire qu’il a déjà exploré. Le manuscrit de la Passion « Wer ist der, so von Edom kömmt » aujourd’hui conservé à Berlin a appartenu à Carl Philip Emmanuel Bach. Le compositeur, célèbre fils de…, décrit l’œuvre comme une « Passion de Carl Heinrich Graun, avec d’excellents choeurs et figures à 4 et 5 voix ». Les recherches musicologiques révèlent cependant que tout n’est pas de la main du compositeur allemand mort à Berlin en 1759. Un autre a complété la partition datée de 1730 en y insérant des pages de Telemann et de Bach bien reconnaissables mais aussi un motet attribué à Johann Kuhnau, le prédécesseur de Johan Sebastian comme cantor de Leipzig.

Le mystère reste entier car à ce jour, on ne sait toujours pas qui a « compilé » les différentes pièces pour construire ce pasticcio de Passion comme cela se pratiquait couramment à cette époque. Il pourrait s’agir de Johann Christoph Altnikol, élève et gendre de Bach ou bien de Johann Christoph Farlau, un élève d’Altnikol. L’agencement a été réalisé avec une science certaine et un sens du drame qui respecte les canons liturgiques de l’époque. Il se pourrait même que l’auteur soit Bach lui-même ! Sans doute destinée à être jouée le Vendredi saint, Wer ist der, so von Edom kömmt a certainement été entendue à Leipzig puis dirigée à Hambourg par Carl Philipp Emanuel. Le Purcell choir est l’acteur majeur de cet enregistrement. Magnifiquement appuyé par l’Orfeo Orchestra, il déploie de multiples raffinements aussi remarquables dans le répertoire allemand que dans le baroque français. On ne retrouve pas autant d’homogénéité du côté des solistes et c’est bien dommage. Trop fragile, le contreténor Péter Bárány est souvent à la limite de la justesse et compense avec des effets inutiles. Avec de petits moyens hésitants, le ténor Zoltán Megyesi possède néanmoins un joli timbre comme sa comparse. Ágnes Kovács, charmant soprano plus léger qu’angélique remplit son office sans trop de difficultés. Lóránt Najbauer (basse) est le plus à l’aise de la distribution même si la vocalise n’est pas vraiment son fort. Malgré tout, le disque est à recommander pour la découverte mais avec des solistes avec des formats plus en adéquation, nous tenions assurément une belle référence.

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