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Y a-t-il des femmes compositrices ?

Y a-t-il des femmes compositrices ?

Tout le monde connait au moins le nom d’un compositeur de musique classique. Mozart, Verdi, Wagner… le choix est quand même assez vaste. Mais qui est capable de citer le nom d’une compositrice ? Et d’ailleurs, est-ce qu’il en existe, des femmes compositeurs ? 

La compositrice Kaija Saariaho © Radio France / Christophe Abramowitz

La compositrice Kaija Saariaho © Radio France / Christophe Abramowitz

Mes très chères sœurs, voici un sujet bien triste à aborder en cette veille de journée des droits des femmes, car l’on ne peut que le constater : Le rayon des compositrices est lamentablement vide. Les raisons sont certainement multiples et bien des thèses ont été écrites et sont encore à approfondir pour tenter une explication. Il est un fait que la place de la femme dans la société européenne des siècles derniers n’est que peu enviable. Dans le domaine de la création artistique, il en va de même car pour une Artemisia Gentileschi ou une Camille Claudel combien d’hommes célèbres ? Sans évoquer les humiliations et les difficultés qu’elles ont du affronter pour se faire une toute petite place dans ce monde de brutes...

Avec la musique classique, certes il y eu Hildegard von Bingen, Barbara Strozzi mais force est de constater que l’on joue plus souvent les œuvres de Robert que de Clara Schumann, de Félix que de Fanny Mendelssohn. Rappelons les mots de Gustav Mahler à Alma, sa future femme, déjà compositrice : « Tu n’as désormais qu’une seule profession, me rendre heureux ! […] Le rôle du compositeur, de celui qui travaille, m’incombe. » … Sans commentaire ! 

Et Kaija Saariaho alors !?

Quelques tentatives de réhabilitation nous ont permis de redécouvrir les belles compositions de Cécile Chaminade ou de Germaine Tailleferre mais l’on aura beau fouiller, le corpus d’œuvres composées par des femmes représente une petite perle dans un océan d’opéras, de quatuors ou de symphonies définitivement masculin. Même si la création permet en effet de laisser une postérité, l’explication psychanalytique de l’homme sublimant dans l’art sa frustration de ne pas porter d’enfant nous paraît un brin fumeuse. Il n’y a pas de compositrice parce que l’époque ne l’a pas permis.

Après, on nous opposera que les femmes sont au cœur de la musique en évoquant l’image de la muse éternelle ou toutes les grandes interprètes, Maria Callas en tête. La divine soprano a eu le malheur ou la chance de conjuguer carrière exceptionnelle et destin tragique. A croire qu’une artiste doive se réaliser dans la souffrance pour laisser une trace. Quant à la muse, nous ne sommes pas tout à fait certains de son sexe. Avec Lully, Tchaikovsky, Poulenc, Britten ou Bernstein l’on pourrait même avoir une bonne surprise… Réjouissons-nous toutefois car une ère nouvelle s’ouvre. Le XXIe siècle qui nous a offert le mariage pour tous semble enfin réserver une place aux compositrices avec plus d’égalité. Même si Sofia Gubaidulina ou Kaija Saariaho ne sont encore que des phares dans la nuit, les choses avancent. Il n’est pas à désespérer qu’au XXIIe siècle, l’on ne fasse plus de différence entre compositeur et compositrice, auteur et auteure, chef ou cheffe…

Mais à quoi peuvent bien jouer les orchestres ?

A propos de direction d’orchestre, on attribue à Herbert von Karajan la phrase d’un autre temps : « la place d’une femme est dans la cuisine, pas dans un orchestre symphonique. » Le vrai scandale est là, dans les ensembles et à la direction, dernier bastion d’un machisme d’un autre temps. Rappelons la guerre du Wiener Philharmoniker qui longtemps a refusé d’accueillir dans ses rangs des représentantes du sexe faible (sic). Pire encore, les petits bonshommes ne voulaient même pas se laisser diriger par une cheffe. Avaient-ils peur de se laisser ensorceler ou de croquer une pomme ? D’autres l’ont pourtant déjà fait avant eux.

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Fort heureusement sous la pression internationale, quelques musiciennes ont depuis intégré l’orchestre et les carrières à la direction musicale semblent plus accessibles mais au prix de quel effort ! Avec les pionnières Simone Young, Marin Alsop, Emmanuelle Haïm, Christina Pluhar, Susanna Mälkki et Laurence Equilbey mais aussi Nathalie Stutzmann une nouvelle génération arrive. Elles se nomment Karina Canellakis, Alondra de la Parra, Mirga Grazinytė-Tyla, Speranza Scappucci ou encore la géniale Barbara Hannigan. Ce n’est qu’un élan mais l’égalité se conquiert peu à peu…

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