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Mahler Das Lied von der Erde – Reinbert de Leeuw

Mahler Das Lied von der Erde – Reinbert de Leeuw

Sortie le 18 septembre 2020 sous le label Alpha

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Pour apprécier cette nouvelle version du chef-d’oeuvre de Mahler, il faut expliquer en préambule le travail de Reinbert de Leeuw. Suivant une tradition établie par Arnold Schönberg, le chef a dressé une nouvelle partition en réduisant le nombre d’instrumentistes. Ce format chambriste pourra rebuter les symphonistes habitués aux chatoiements du grand orchestre mahlérien. Il est vrai que l’on perd en rutilance et en jouissance sonore mais d’un autre côté, on gagne une précision et une expressivité complètement inédite. Le désir de Reinbert de Leeuw qui souhaitait retrouver la délicatesse de la poésie chinoise qui a inspiré Malher se comprend aisément car en effet, ainsi orchestré, Das Lied von der Erde se pare d’un exotisme bien senti, “same same but different !” Autre avantage exprimé par le chef néerlandais, avec un orchestre plus léger les voix peuvent réaliser les pianissimos exigés par la partition. Ce qui semble vrai pour la partie contralto l’est moins pour le ténor où un déséquilibre se fait parfois sentir. Yves Saelens en grande forme affronte brillamment la tessiture tendue. Le premier Lied Das Trinklied vom Jammer der Erde est saisissant mais l’ensemble Het Collectief semble bien chétif pour soutenir les grands moyens d’une voix épanouie, capable de nuances. Enchainant aisément piano et forte, voix de tête et de poitrine dans Der Trunkene im Frühling, le ténor habite une partition qu’il a souvent défendue sur scène avec une phrase incarnée. Même si elle a également abordé la grande symphonie chantée de Mahler à la scène, Lucile Richardot est encore une nouvelle venue dans cet univers où de très grandes voix se sont déjà illustrées. Un miracle se produit ici car elle arrive à renouveler l’écoute en apportant une incroyable fraîcheur doublée d’une savante compréhension du texte, particulièrement dans un Der Abschied d’anthologie. La contralto apporte autre chose. Grâce à l’allègement voulu par Reinbert de Leeuw, sa voix aérienne peut oser les pianissimos qu’elle allonge et suspend dans les airs. Chantés parfois sans vibrato, les mots sont incarnés avec une diction remarquable et un phrasé qui devient envoutant. Porté par ses interprètes engagés, le disque testamentaire de Reinbert de Leeuw, le tout dernier témoignage avant sa disparition, s’écoute comme un adieu, avec grande émotion.

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