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Joseph Bodin de Boismortier - Les voyages de l'Amour

Joseph Bodin de Boismortier - Les voyages de l'Amour

Sortie le 2 octobre 2020 sous le label Glossa

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On doit au Centre de musique baroque de Versailles de très belles redécouvertes. Même si Joseph Bodin de Boismortier n’est pas un inconnu (il existe pas mal d’enregistrements de ces oeuvres) cette nouvelle parution en association avec des institutions musicales hongroises, est une fois de plus digne d’intérêt. Une fois encore, le précieux document musicologique se double d’un vrai plaisir de mélomane. Alors qu’il n’a jamais eu les honneurs de l’enregistrement, Les Voyages de l’Amour est le premier opéra du grand compositeur du XVIIIe siècle, contemporain de Rameau. Comme lui, Boismortier s’est converti à l’art lyrique sur le tard avec cependant moins de succès que le compositeur d’Hippolyte et Aricie. On lui doit seulement quatre ouvrages scéniques. 

Le passionnant texte de Benoît Dratwicki, inclus dans le livret, nous apprend les déboires de distributions (où l’on croise pourtant les noms de Jélyotte ou de Mlle Pélissier créateurs respectifs des rôles de Platée et d’Aricie) qui n’ont sans doute pas jouer en faveur de la postérité. Alors que les rôles de l’Amour et de Zéphire ont été créés par des voix masculines, il semble que le désir de Boismortier eut été de confier les rôles à une première et seconde soprano. Le choix pertinent (et musicalement étayé) s’est porté ici sur deux voix féminines répondant au souhait supposé du compositeur. Ainsi, Katherine Watson répond à Chantal Santon-Jeffery avec une belle caractérisation des timbres. Tous les artistes sont remarquables (Judith Van Wanroij, Katia Velletaz, Eléonore Pancrazi et Thomas Dolié) car ils forment une troupe évidente où chacun est à sa place et brille dans les différents numéros proposés par la partition. Après les succès récents Hypermnestre et Jephté, le chef d’orchestre György Vashegyi s’impose avec naturel et talent comme un défenseur zélé de la musique française dont il possède l’esprit. La diction du Purcell Choir et les accents baroques de l’Orfeo Orchestra sont de nouveau dignes d’éloges. Les amateurs de musiques baroques françaises sont gâtés avec cette nouvelle parution qui trônera en bonne place dans une discographie qui ne cesse de s’enrichir pour leur plus grand plaisir.

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