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Gioachino Rossini et le Festival de Pesaro célébrés en Sorbonne

Gioachino Rossini et le Festival de Pesaro célébrés en Sorbonne

Comme chacun sait, Rossini est mort ! A l’occasion du 150ème anniversaire de sa disparition, les forces du Festival de Pesaro étaient à Paris pour prouver au monde que sa musique est plus vivante que jamais. « Punk is not dead », Rossini non plus ! Compte-rendu…

© Massimo Camaiti

© Massimo Camaiti

Gioachino Rossini est mort le 13 novembre 1868 à Paris, il y a tout juste 150 ans. Sous l’impulsion de l’Institut culturel italien de Paris, un bel hommage au plus français des compositeurs transalpins vient d’être rendu ce 14 novembre 2018, au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne. En présence de S.E. l’Ambassadrice d’Italie en France, les mélomanes ont pu assister gratuitement à une représentation de la Petite messe solennelle. L’oeuvre est de circonstance car elle est l’une des dernières créations du Maître qui s’éteindra cinq ans après l’avoir composée.Il est amusant de retrouver la dédicace facétieuse que Rossini a adressé au grand Créateur : « Petite messe solennelle, composée pour ma villégiature de Passy. […] Il y a parmi tes disciples de ceux qui prennent des fausses notes ! Seigneur, rassure-toi, j’affirme qu’il n’y aura pas de Judas à mon déjeuner et que les miens chanteront juste et con amore tes louanges et cette petite composition qui est hélas ! le dernier péché mortel de ma vieillesse ».

Le Rossini Opera Festival et son Académie ne supportent aucune fausse note

© Massimo Camaiti

© Massimo Camaiti

Point de fausses notes en effet, grâce au travail accompli par l’Académie rossinienne « Alberto Zedda » du Rossini Opera Festival. Les quatre chanteurs solistes du concert ont tous suivi cette formation comme bon nombre de grandes voix avant eux. Les noms d’Olga Peretyatko, Marina Rebeka, Marianna Pizzolato, Saimir Pirgu, Maxim Mironov ou Enea Scala sont désormais en tête d’affiche des maisons d’opéra partout dans le monde. Rappelons au passage le rôle du regretté chef d’orchestre Alberto Zedda dans ce que l’on appellera ensuite la « Renaissance Rossini ». Avec le musicologue Philip Gosset, Il a travaillé à la révision et à l’édition critique complète des opéras de Rossini. Ensemble, ils ont fondé en 1980 le Rossini Opera Festival dans sa ville natale. 2019 marquera donc les 40 ans de la manifestation estivale.

Peu de compositeurs ont la chance de susciter à la fois l’engouement des spectateurs et des spécialistes de la musique. Les nombreux mélomanes présents chaque année à Pesaro le prouve. Depuis 40 ans, toutes les œuvres lyriques de Rossini ont été présentées avec succès. Le secret de cette réussite tient sans doute aux distributions luxueuses. Parmi les habitués d’hier et d’aujourd’hui, l’on peut citer Marilyn Horne, Montserrat Caballé, Ewa Podlès, Renée Fleming ou un certain Juan Diego Flórez qui a été découvert à Pesaro. Une astuce pour tous les amateurs de bel canto : préférez la pré-réservation de vos places en agence car les organisateurs du Festival accordent de larges contingents aux spécialistes de la musique classique. Comme partout ailleurs, pour être sûr d’obtenir les meilleurs sièges, il convient de se positionner dès que possible…

La jeunesse appelée à la rescousse pour ressusciter Rossini

La représentation de la Petite messe solennelle à la Sorbonne a été un heureux prélude au Festival de Pesaro. La version originale avec accompagnement de deux pianos et d’un harmonium a été dirigée par le chef rossinien Alvise Maria Casellati, assez naturel à la tête du Chœur régional Vittoria d’Île-de-France. L’ensemble vocal de Michel Piquemal que l’on retrouve avec plaisir a défendu la partition avec conviction malgré un harmonium dont le son était plus proche d’un orgue pour enfant Bontempi qu’un Cavaillé-Coll. L’accompagnement au piano un peu plat d’Elisa Cerri et de Marco Camillini n’a pas gâché le plaisir des voix.

Les qualités des quatre jeunes solistes laissent espérer une jolie carrière. Il faut laisser encore un peu de temps au vaillant ténor Matteo Roma pour que la voix s’enrichisse. Celle de la mezzo-soprano Valeria Girardello plafonne encore dans l’aigu mais leur prestation est honorable. L’on a admiré sans réserve la soprano Milla Mihova et avec enthousiasme la basse Roberto Lorenzi qui possèdent tous deux un timbre riche et immédiatement séduisant. Ces deux artistes feront certainement les beaux soirs des prochaines éditions du Festival de Pesaro.Il y a mille manières de célébrer un compositeur, la meilleure étant sans aucun doute d’entendre sa musique à Paris, à Pesaro et partout dans le monde.

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