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Dame Felicity Lott à Paris aux Invalides

Dame Felicity Lott à Paris aux Invalides

Présente aux Invalides, Dame Felicity Lott n’y est pas pour autant pensionnaire. La soprano anglaise qui poursuit sa carrière de récitaliste a offert aux mélomanes un spectacle alternant mélodies et textes. God save the Queen ?

Dame Felicity Lott © Trevor Leighton

Dame Felicity Lott © Trevor Leighton

Pour leur concert de clôture, les organisateurs de la belle programmation de la Saison musicale des Invalides ont invité une icône de l’opéra et de la mélodie, Dame Felicity Lott. Accompagnée au piano par Jacqueline Bourgès-Maunoury, la soprano a donné un récital avec parties déclamées dans le cadre du cycle « Musiques et paroles d’Empereur ». Dans le Grand Salon de l’Hôtel national des Invalides, le concert du 18 juin 2018 a été ainsi ponctué par des textes de Sir Walter Scott, Arthur Conan Doyle, Thomas Hardy ou bien encore Lord Byron et Rudyard Kipling dits par le comédien Alain Carré. 

En préambule, un rappel historique bienvenu (en écho à l’exposition « Napoléon Stratège », actuellement en cours au Musée de l’Armée) nous a replongé dans l’univers napoléonien avec l’évocation des relations assurément explosives entre le petit Bonaparte et la Grande Bretagne. Quelques dates nous ont rappelé que nos voisins d’outre-manche ont terriblement contrarié les ambitions de l’Empereur. En 1798, l’amiral Horatio Nelson sort victorieux de la bataille d’Aboukir, Wellington de la bataille de Vitoria, en 1813. En 1815, c’est Waterloo puis l’exil de Sainte-Hélène… 
Il fallait le charme et l’élégance de la soprano anglaise superbement vêtue pour chasser toutes pensées belliqueuses. 

France-Angleterre : Napoléon vaincu mais match intéressant

Après la marche militaire de Schubert, Alain Carré a ouvert le bal avec une description bien peu flatteuse de Napoléon. Des mélodies assez rares de William Smyth, Henry Rowler Bishop ou Benjamin Britten sont venues compléter « Ich liebe dich » de Beethoven ou « Die beiden Grenadiere » de Schumann pour évoquer en anglais, français et allemand, ces périodes de conflit. Le choix du répertoire qui sollicite principalement le medium a sans doute empêché la soprano de renouveler le petit miracle du récital de la Salle Gaveau en 2017. La voix y était impériale dans les aigus qui restent, aujourd’hui encore, incroyablement purs et aériens. Dame Felicity Lott a toujours cet art du chant et du texte qui fait merveille même si l’on doit surmonter quelques défaillances dans une voix qui accuse naturellement son âge.

Avec à ses côtés, une pianiste concernée et un acteur habité qui avec intelligence, une parfaite diction et quelques pointes d’un humour irrésistible a fait vivre les textes, la soirée est apparue cohérente. Un seul regret serait de ne pas avoir eu les paroles des mélodies pour profiter pleinement de la soirée comme lors du célèbre « Ah ! que j’aime les militaires » d’Offenbach, air que la soprano a fait sien.

La saison musicale des Invalides 2018-2019 est déjà annoncée avec de nombreux rendez-vous, promesse de nouveaux plaisirs à la fois musicaux et culturels.

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