Marie Jaëll Franz Liszt Sparklight • Célia Oneto Bensaid Debora Waldman

Sortie le 26 avril 2024 chez NoMadMusic

Impulsé par le Bru Zane et de dynamiques institutions comme La Boîte à Pépites, le formidable mouvement de redécouverte de compositrices oubliées est en train de s’épanouir et de porter ses fruits. Ce CD exemplaire où Marie Jaëll côtoie à égalité Franz Liszt en est le parfait exemple. Liszt admirait tant le talent de son amie qu’il lui a écrit « un nom d’homme et vos partitions seraient sur tous les pupitres ». Pianiste comme lui mais née avec le mauvais sexe, Marie Jaëll n’a pas connu la même carrière alors qu’on lui reconnaissait une virtuosité à couper le souffle. En concert ou au disque, Célia Oneto Bensaid est devenue la plus vibrante ambassadrice de son Œuvre injustement oubliée car elle est passionnante et ne souffre en rien de la comparaison, bien au contraire ! Dès le premier mouvement du concerto pour piano No. 1, l’auditeur est emporté par la fougue et ce vent turbulent qui fouette le visage. Le mouvement Adagio gronde également d’une virtuosité tellement bien servie par la pianiste qu’il emporte une immédiate adhésion comme le dernier mouvement en belle apothéose. Debora Waldman à la tête de l’Orchestre National Avignon-Provence accompagne l’ensemble avec métier. Il s’agit du deuxième enregistrement du concerto (sauf erreur) et l’interprétation de Célia Oneto Bensaid, plus aboutie, semble une évidence tant la pianiste fait corps avec l’univers de la compositrice. L’autre intérêt du disque est de mettre le concerto en regard du tout premier de monsieur Liszt, bien plus connu (il l’a composé 30 ans plus tôt). Célia Oneto Bensaid s’y montre à nouveau une redoutable interprète prêt à mordre et à caresser. Avec une parfaite maîtrise de la virtuosité et un sens de l’intériorité, elle épouse la phrase de Liszt qu’elle défend avec le même engagement. Mais voilà… l’auditeur qui garde le Jaëll dans l’oreille n’a qu’une envie, y retourner ! A Avignon (où le concert a été enregistré par les micros toujours pertinemment placés de NoMadMusic), Paris, Vienne, Budapest ou dans toutes les salles de concert, voici une œuvre qui doit s’imposer d’urgence au répertoire. Merci madame Oneto Bensaid de la défendre avec autant de talent !