David Philip Hefti – Light and Shade

Sortie le 18 mars 2021 sous le label NEOS

Après l’œuvre de théâtre musical Die Schneekönigin, le label NEOS sort un nouveau CD consacré à David Philip Hefti. Né en Suisse en 1975, il est à la fois chef d’orchestre et un compositeur qui compte quelques 70 créations à son actif. Light and Shade regroupe trois œuvres enregistrées pour la toute première fois. Dans An durchsichtigen Fäden pour mezzo-soprano et quatuor à cordes, on retrouve l’univers du compositeur déjà exploré dans son opéra : une musique qui se cherche et où la voix semble être l’axe qui permet à l’ensemble de tenir. L’écriture n’est pas d’une grande originalité mais permet à la mezzo Maria Riccarda Wesseling de s’illustrer en jouant sur de multiples effets. Des raucités pas toujours agréables interviennent dans la ligne vocale comme le parler mais hélas ! le texte n’est pas traduit (ou très partiellement). L’auditeur non germanophone qui essaie de comprendre les paroles pour apprécier la pertinence de la musique reste bien seul comme devant une porte fermée. Il est difficile alors de maintenir l’intérêt même si les sons restent assez évocateurs, malgré tout. Pièce purement instrumentale, Concubia nocte ose les longues phrases suspendues qui rappellent un peu Ligeti avant de se briser en fracas.  L’œuvre qui évoque l’insomnie, le rêve, le crépuscule, l’obscurité et les hallucinations doit s’écouter pendant une nuit agitée, de toute évidence. L’Amaryllis Quartett défend la partition avec conviction. La troisième pièce au programme du CD, Danse interstellaire qui a été créée par le quatuor en 2015 est dédiée à la mère du compositeur. Cette Musique funèbre pour cor de basset et quatuor à cordes surprend avec sa citation d’une œuvre de Bach et présente peut-être plus d’intérêt. Les thèmes qui reviennent permettent de s’accrocher à la phrase qui est habilement déconstruite. Les musiciens ont ici plus de matière pour faire remarquer leur talent.