Phoenix – Janusz Wawrowski

Sortie le 12 mars 2021 sous le label Warner Classics

Déjà à la tête d’une belle discographie chez Warner, Janusz Wawrowski est encore peu connu de ce côté du Rhin. Le jeune violoniste s’est spécialisé dans la redécouverte du répertoire polonais oublié en exhumant comme ici des œuvres perdues. L’histoire du concerto pour violon de Ludomir Różycki dont nous avons ici le premier enregistrement mondial est assez floue. Si l’on se réfère au texte d’accompagnement cocardier écrit par Piotr Urbański, la partition originale a été brûlée dans sa maison au moment de l’insurrection de Varsovie puis reconstituée en version piano/soliste. Une autre source raconte que le compositeur fuyant Varsovie en 1944 aurait enterré la partition dans son jardin. Elle aurait été retrouvée plus tard par des ouvriers du bâtiment. Des légendes se construisent pour moins que cela ! Ce qui est certain, c’est que Janusz Wawrowski s’est emparé de l’œuvre restée inachevée et qu’il a réussi à construire un matériau suffisamment solide pour être présenté dans ce disque. Le titre Phoenix fait référence à cette évidente résurrection d’une musique qui lorgne plutôt vers Hollywood que vers une complexité à la Richard Strauss, ami de Różycki. Le violoniste donne ses lettres de noblesse au concerto avec un superbe instrument (un Stradivarius de 1685 appelé « Polonia ») qui sonne divinement. Le pendant de cette agréable découverte est un tube de la musique classique. Il existe une foison d’enregistrements du concerto pour violon de Tchaikovsky ce qui ne l’empêche pas d’être une œuvre « obligée » pour les violonistes de talent. Sans bouleverser une discographie qui connaît déjà de nombreuses références, Janusz Wawrowski a eu raison de laisser ce témoignage malgré un chef assez amorphe et un orchestre routinier.