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Venise, centre mondial du romantisme

Venise, centre mondial du romantisme

Venise et la musique classique sonnent comme une évidence. Tout semble avoir été dit, écrit, raconté sur Vivaldi, La Fenice ou La Traviata et pourtant il reste toujours des histoires, des lieux et des répertoires à découvrir comme par exemple au Palazzetto Bru Zane. Explications...

(c) Palazetto Bru Zane

Alors que des capitales se disputent le titre de plus belle ville du monde, la Sérénissime flotte au-dessus de la mêlée. Venise est une destination de rêve avec une vie culturelle bien active. L’offre muséale toujours renouvelée avec ses inaugurations et ses expositions se double d’une activité musicale intense. Trônant sur son perchoir, La Fenice reste l’évidente référence de l’opéra tandis qu’en termes de musique de chambre, les nombreuses églises et Scuole ouvrent leurs portes pour accueillir tout type de touristes et de mélomanes. Un lieu toutefois se distingue à plus d’un titre. Le Casino Zane qui abrite la fondation Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française depuis 2009, accueille également les spectateurs. Ces (pas tout à fait) 100 privilégiés peuvent assister à des concerts de très haute volée faits de découvertes et de raretés comme lors de la soirée du vendredi 12 novembre 2021. Dans le cadre du cycle « La musique à l’époque de Napoléon Bonaparte (1795-1815) » le jeune Quatuor Elmire a joué des pièces de Hyacinthe Jadin, Pierre Baillot et Ferdinand Hérold.

Le jeune quatuor n’avait pas prévu ce final

(c) Quatuor Elmire

Il est agréable de se laisser porter par les équipes artistiques du Palazzetto Bru Zane car si le nom de ces compositeurs n’est pas des plus familiers, le programme de salle en italien et en français nous renseigne sur leur vie et également sur l’histoire du quatuor dans l’Hexagone où l’habitude était de « mettre en valeur le premier violon, traité comme un soliste accompagné par un trio à cordes ». De fait, sans pour autant tirer la couverture à lui, l’instrument joliment sonore de Cyprien Brod est le plus présent. Ce sont nos habitudes d’écoutes forgées dans le répertoire d’outre-Rhin qui laissent penser à un déséquilibre. Les jeunes solistes vêtus de blanc se sont rencontrés au CNSM de Paris et ont fondé ce prometteur Quatuor Elmire en 2017. Dans ces pièces inconnues et de caractères bien différents, l’ensemble sonne juste et souvent très beau. L’intimité de Hyacinthe Jadin répond à la fougue de Pierre Baillot en ouvrant grand l’éventail interprétatif. Les spectateurs ont réservé un bel accueil aux artistes les prenant un peu au dépourvu car de leur propre aveu, le bis n’avait pas été préparé.

Le nouvel emblème de Venise

(c) Palazetto Bru Zane

C’est donc un nouvel extrait du Quatuor No. 1 en ré majeur de Ferdinand Hérold qui a servi de rappel. Du trio de compositeurs programmés, Hérold est le seul un peu connu des mélomanes grâce à ses opéras, ses opéras-comiques (Zampa, Le Pré aux Clercs, œuvres récemment exhumées à Paris, Salle Favart) et sa musique de ballet (La Fille mal gardée). Son quatuor, œuvre de jeunesse, est à nos yeux le moins enthousiasmant de la soirée avec une musique un peu vaine parsemée d’effets. Très enlevé et contrasté, le premier mouvement Allegro non troppo du Quatuor op. 34 No. 1 en si mineur de Pierre Baillot ouvre une pièce où la passion s’exprime beaucoup plus. De facture plus beethovénienne, l’écriture du compositeur n’en demeure pas moins personnelle et attise la curiosité. Hyacinthe Jadin restera cependant la plus belle découverte du concert. Fauché à seulement 24 ans, le jeune homme semblait destiné à une belle carrière d’interprète (il était pianiste) et de compositeur. Dans son Quatuor op. 1 No. 3 en fa mineur, l’on sent déjà en germe un art fait d’une douceur, d’une sensibilité et d’une délicatesse très émouvantes. Dans les stucs et les fresques de la superbe salle idéalement propice à la musique de chambre, les notes de Jadin s’envolent jusqu’aux putti tout souriants. Avec des applaudissements fournis, les spectateurs leur répondent, ravis d’avoir fait le choix de la découverte et d’une exceptionnelle qualité. Venise possède un second lieu emblématique pour la musique classique, le Palazzetto Bru Zane.

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