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Révélations et grandes maisons d'opéra au Théâtre du Châtelet (2ème partie)

On en sait désormais un peu plus sur le Festival international des Académies lyriques qui vient de se tenir au foyer du Théâtre du Châtelet du 17 janvier au 8 février 2017. L’idée trottait dans la tête du Conseiller artistique Bruno Michel qui, après avoir obtenu le feu vert de sa direction, a mis en place cette série de six concerts en un temps record. L’idée est excellente, faire venir les académies des plus prestigieuses maisons d’opéra (Metropolitan Opera, Bolchoï, Deutsche Oper, Opéra national de Paris, Teatro alla Scala et Royal Opera House – Covent Garden) pour découvrir les grands talents de demain. 

© Simon Shibambu - Site officiel

Dans une première partie consacrée aux mélodies et une deuxième, aux airs d’opéras, il revenait aux jeunes chanteurs du Jette Parker Young Artists Programme (accueilli par la vénérable Royal Opera House – Covent Garden de Londres) de clore ce festival par un récital avec le parfait pianiste David Gowland. La précision de l’accompagnement a été de bout en bout remarquable et réjouissante jusqu’à rendre encore plus agréable le travail de la charmante tourneuse de partition.

Simon Shibambu, un nom à retenir

Il n’est pas toujours aisé d’ouvrir le bal sauf quand on a l’assurance de Simon Shibambu. La basse sud-africaine en impose avec deux lieder de Schubert et un viril Vagabond (Vaughan Williams) où son superbe timbre d’airain séduit instantanément. Seule une diction un peu approximative peut gâcher le plaisir des plus exigeants mais la matière est déjà là. Et quelle matière ! Les belles voix de basses étant rares, le nom de Simon Shibambu est évidemment à retenir.

Thomas Atkins n’est pas doté d’un timbre des plus originaux mais le ténor néo-zélandais possède du charme, une bonne technique et un sens aigu de la poésie qui font merveille dans le cycle An die ferne Geliebte de Beethoven. Ménageant ses effets, il passe allègrement de l’intimité du lieder à la saine démonstration vocale dans les airs d’opéra où il s’exprime généreusement. Dans un extrait de L’elisire d’amore de Donizetti, il forme un duo irrésistible avec la basse qui lui offre une bouteille d’eau en guise de potion magique ! 

La soprano irlandaise Jennifer Davis a sans doute mal choisi ses lieder de Strauss qui réclament plutôt des ambiances. « Ruhe, meine Seele », « Cäcilie » et « Heimliche Aufforderung » sont déclamés avec trop de véhémence et l’aérien « Morgen » s’écrase. La voix est indéniablement faite pour l’opéra car dans la deuxième partie du concert, les grands moyens déployés font mouche surtout dans un « Anges purs » extrait du Faust de Gounod qui emporte une adhésion indiscutable. 

Les espoirs de demain au Théâtre du Châtelet

Nous espérons de tout cœur que la nouvelle direction du Théâtre du Châtelet (Madame Ruth Mackenzie et Monsieur Thomas Lauriot dit Prévost) aura la bonne idée de reprendre ce Festival. Il faut maintenant patienter deux longues saisons avec la fermeture du Châtelet pour travaux. Une autre idée serait d’aller découvrir directement les nouveaux talents à New-York, Moscou, Berlin, Paris, Milan et Londres mais également Aix, Chicago, Munich, Saint-Pétersbourg, Zürich… mais là aussi, le chemin est long !