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Handel : Semele - Leonardo García Alarcón

Handel : Semele - Leonardo García Alarcón

Sortie le 28 janvier 2022 sous le label Ricercar

Semele est un incroyable chef-d’œuvre haendélien qui attend toujours sa version de référence au disque. Il faut dire que le maître saxon de génie y a concentré toutes les difficultés avec une écriture vocale virtuose et des atmosphères très variées qu’il faut savoir rendre. Parsemée de tubes, la partition de cet oratorio en anglais (malgré son livret très bien construit, Semele n’est pas un opéra) se dévore avec un « Endless Pleasure », un plaisir sans fin comme le chante la délicieuse et imprudente héroïne. Enregistrés dans l’acoustique avantageuse du Grand Manège de Namur, les artistes ont été applaudis au Festival musical de Namur et au Festival international d’opéra baroque et romantique de Beaune, bien connu pour l’intelligence de ses distributions. Premier atout de ce disque, les voix constituent un ensemble très homogène où chacun brille sans outrance. Le Millenium Orchestra et le Chœur de Chambre de Namur sont impeccables même si l’on aimerait sentir encore plus d’implication dans la direction au cordeau de Leonardo García Alarcón. Le chef que l’on admire ailleurs pour son inventivité se montre parfait mais jamais trop éclatant ou débridé surtout dans l’accompagnement de ses chanteurs. Illustrant le propos avec bien des beautés orchestrales, il semble rester plutôt extérieur à l’action. Côté chanteur, le choix d’Ana Maria Labin dans le rôle-titre est judicieux. Le timbre marqué de la soprano lui permet de dessiner un caractère. Curieusement, la magnifique voix manque d’une réelle sensualité dans « O sleep » alors qu’elle exulte dans un réussi « Endless pleasure » qui pourrait cependant exploser davantage. Même chose pour son partenaire Matthew Newlin (Jupiter) qui exprime une réelle mélancolie sans jamais trop de débordement. Il chante un beau « Where’er you walk » sans pour autant viser l’interprétation d’anthologie. Dans les rôles de Junon et Ino, la vocalise bien en place de la contralto Dara Savinoya reste parfois dans les joues. L’on a certes connu Juno encore plus véhémente mais le « Hence Ires, hence away » est impressionnant comme il faut. Lawrence Zazzo, Chiara Skerath, Andreas Wolf et Gwendoline Blondeel complètent la version équilibrée de cette nouvelle Semele tout à fait recommandable. En attendant les interprètes de rêve qui arriveront à transcender cette partition géniale, ce CD est sans doute la meilleure alternative disponible pour découvrir le chef-d’œuvre de Haendel. 

Chen Reiss - Fanny & Felix

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The Vivaldi - Piazzolla Mandolin Seasons – Jacob Reuven, Omer Meir Wellber

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