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A la Cathédrale Notre-Dame de Paris, on dépouille le Requiem !

A la Cathédrale Notre-Dame de Paris, on dépouille le Requiem !

Même si l’acoustique ne fait pas la réputation du lieu, la majestueuse Cathédrale Notre-Dame de Paris offre un cadre de prestige pour une série de concerts, habilement programmée. L’un des derniers événements de la saison 2015-2016, les 24 et 25 mai, était le retour de John Nelson à la tête de l’Orchestre de Chambre de Paris pour diriger un chef d’œuvre de la musique sacrée, le Requiem de Fauré.
Double retour aux sources pour le chef américain qui fut le directeur musical de l’institution de 1998 à 2008 et qui a choisi l’orchestration originale de l’œuvre avec chœur d’enfant et effectif orchestral réduit.

John Nelson (c) Marco Borggreve

En première partie du concert, le Cantique de Jean Racine de Fauré a trouvé avec la Maîtrise Notre-Dame de Paris des interprètes à la hauteur de l’œuvre courte et intime qui distille une réelle beauté sonore, parfaitement rendue ici. Le traitement classique de la partie chorale dans Credo de James MacMillan fait le lien avec les Fauré. Créée en 2012, l’œuvre contemporaine réserve de belles surprises tant à l’orchestre en effectif complet que dans les parties vocales, souvent mises en valeur. James MacMillan joue des contrastes avec un foisonnement de sons contre une ligne de chant toujours fluide. A l’orchestre, quelques déflagrations tranchent avec des morceaux solistes, notamment un trio de cordes qui fait entendre une agréable mélodie. Sans égaler l’originalité d’un Ligeti ou le classicisme moderne d’un Arvo Pärt, le Credo de MacMillan peut être cet excellent pendant contemporain au Requiem plus extatique.

Maîtrise Notre-Dame de Paris

Maîtrise Notre-Dame de Paris

Pour le chef-d’œuvre de Fauré, en choisissant l’effectif de la toute première version, John Nelson a réduit le nombre de ses musiciens à une vingtaine d’instrumentistes faisant intervenir en soliste le très beau violon de Deborah Nemtanu. Sans pour autant passer inaperçu, l’orchestre semble relégué à la place de sublime accompagnateur du chœur qui occupe une position prééminente. Grâce à beaucoup de nuances et d’élégance, les enfants et les chanteurs de la Maîtrise Notre-Dame de Paris plongent souvent l’auditeur dans la contemplation. Grisé par l’hédonisme, John Nelson ne cherche pas à brusquer l’orchestre et gomme quelque peu les contrastes. Notamment dans l’Offertoire, il déroule un grand tapis pour l’introduction de Matthew Brook, baryton efficace mais moins touché par la beauté du son fauréen. Le Sanctus est réellement aérien grâce à l’intervention du violon solo. Le Pie Jesu, tube de la musique sacrée, est interprété comme à l’origine par une jeune fille du chœur (Claire Macé) à la voix forcément fragile mais juste.

Requiem de Fauré (c) Orchestre de Chambre de Paris

Requiem de Fauré (c) Orchestre de Chambre de Paris

A la tête de la Maîtrise Notre-Dame de Paris et d’un Orchestre de Chambre de Paris tous deux parfaits, John Nelson a livré une interprétation inspirée du Requiem de Fauré, nous rappelant au passage à quel point le terme de « chef-d’œuvre » n’était pas usurpé.

Hugues Rameau-Crays
@HuguesRameau

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