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Opéra Comique : mini Orphée, maxi talent

Opéra Comique : mini Orphée, maxi talent

De nombreuses surprises attendent le mélomane curieux invité à découvrir un inattendu Orphée et Eurydice de Gluck. En créant une production pour les enfants, l’Opéra Comique réussit l’exploit de toucher mais aussi de faire rire les 7 à 77 ans. Explications…

Contrairement à l’idée reçue, la moyenne d’âge du public de l’opéra ne flirte pas toujours avec un nombre à trois chiffres. Ce 13 février 2019 salle Favart, l’on remarquait facilement les cheveux gris parmi les spectateurs enthousiastes de l’Opéra Comique. Dans le cadre de « Mon premier Festival d’Opéra », la géniale institution parisienne propose chaque saison des spectacles à l’adresse des petits mélomanes en herbe. Après la production d’Aurélien Bory dont le souvenir reste vivace, Orphée et Eurydice de Gluck a de nouveau les honneurs de la scène, cette fois en version réduite et spécialement arrangée pour le plus grand plaisir des bambins. La mise en scène du spectacle baptisé « Petite balade aux enfers » a été confiée à Valérie Lesort que les habitués de Comique retrouvent après la réussite du Domino noir d’Auber, présenté en mars 2018. L’hilarante intervention du cochon José, géniale marionnette restera à jamais dans leur mémoire.

Une danse de séduction de deux volatiles à plumes

© Stefan Brion

© Stefan Brion

Dans ce mini Orphée, la plasticienne a de nouveau créé plein de petits personnages en résine, en mousse et en plumes. En utilisant la technique du théâtre noir, ils évoluent sur scène, s’envolent dans les airs, apparaissent et disparaissent comme par magie. L’heure de spectacle où se succèdent les joyeux tableaux passe trop vite. Petits et grands rient de concert en assistant au ballet romantique de deux dodos avec une irrésistible expulsion d’œufs. De même, le texte efficace de Valérie Lesort offre le double avantage de susciter l’intérêt des enfants et de dérider les plus âgés qui connaissent déjà bien l’œuvre. Même si l’angle abordé est résolument humoristique, l’opéra de Gluck est néanmoins traité avec grand respect.

Orphée brave le trépas, Eurydice minaude

En faisant appel à la mezzo Marie Lenormand (Orphée) et à la soprano Judith Fa (Eurydice), la production ne fait pas l’économie de vraies voix d’opéra, toutes deux excellentes comédiennes. Il faut dire que les bouilles expressives d’Orphée tantôt pleurnichard, tantôt impétueux et les mimiques de l’enquiquineuse Eurydice se fondent parfaitement dans l’univers féérique et délicieusement délirant de cette petite balade jubilatoire. Avec le choeur de la Maîtrise Populaire de l’Opéra Comique, il convient également de saluer la performance des manipulateurs de marionnettes Sami Adjali, Florimond Plantier et le comédien Christian Hecq (incarnation par ailleurs de l’affriolant Monsieur Herck).

Les spectacles d’une telle qualité feront sans nul doute tomber les frontières de l’art lyrique pour permettre à la nouvelle génération de pousser les portes des opéras sans avoir la crainte de s’y divertir. Quant aux mélomanes déjà constitués, ils attendront encore quelques longs mois (jusque novembre 2019) pour apprécier de nouveau le travail de Valérie Lesort qui retrouvera Christian Hecq Salle Favart pour mettre en scène Ercole amante de Cavalli.

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